Avant tout, un grand merci à Titi qui nous a transporté jusqu’au Col du Lautaret et, sans faire parti de l’aventure, a réussi à nous pondre un album photo à lui tout seul ; c’est le Lucky Luke du déclencheur ! 📷

J1 : Nous ne sommes pas encore parti que le premier ennui mécanique se présente ; je relève mon vélo posé à terre pour monter dessus et là, un petit bruit sec se fait entendre et … une tête de rayon cassée sur la roue avant 😕. Ben mince alors ! Heureusement qu’une fois le rayon entortillé sur son voisin, la roue a tenu jusqu’à la fin du périple 😮‍💨.

Ça commence par un sentier caché sous une dense prairie de plantes fleuries qui descend jusqu’au Pied-du-Col avant de remonter vers l’Aiguillon, premier point haut qui nécessite un poussage/portage dans un sentier gras et herbeux. Suit une descente glissante tant le sentier est gras. Mouloud en fait les frais et se retrouve en position sieste dans les hautes herbes. À la bifurcation qui se présente, le groupe qui n’est pas à proprement parlé un groupe de « guerriers », anticipant une suite passant par le Puy Golèfre tout aussi glissante, opte pour la traversée du ruisseau du Maurian pour rejoindre directement Ventelon, économisant par là même 250 m de D+.  Déjeuner à l’abri du vent derrière la chapelle du hameau avant de repartir, Didier et Ghislain via La Grave, le reste du groupe par le tracé. Ensuite c’est une montée relativement tranquille jusqu’au gué de la Baraque de La Buffe. Point d'hésitation pour François qui tente le passage sur le vélo et qui réussi … presque ! La petite butte à l’arrivée le fait basculer en arrière et c’est ainsi qu’il a eu droit à un bain de siège. Passé la baraque, nous attaquons une montée raide avec une alternance de poussage/portage et roulage pour atteindre le plateau d’Emparis à La Cabanote. Après cette grimpette qui nous a fait tirer la langue, c’est le bonheur d’un sentier en faux plat descendant au milieu de narcisses, de renoncules et de gentianes, jusqu’à atteindre le Col St Georges. Puis c’est une descente assez technique par le GR54 passant par le Col Nazié avant de finir à Besse.
Une bonne bière à l’arrivée comme il se doit, et la satisfaction de ne pas avoir eu de pluie malgré les quelques gouttes tombées en cours de route.

J2 : Devant la difficulté qui s’annonce, Didier et Ghislain optent pour shunter la boucle de l’Échine de Praouat et rouler du côté du gîte suivant. Le reste du groupe part en direction de l’Oratoire de St Sébastien par une route puis piste bien raide. Ensuite, c'est une longue descente sur piste avec pas mal de petit ruisseau dévalant du flanc droit à traverser. En arrivant sur la Combe du Rif Mollet, nous tombons sur un troupeau de moutons en liberté avec un patou entre eux et nous. Nous avançons prudemment et dépassons le chien, bien placide pour un patou de garde, mais c’est tant mieux 😮‍💨 ! Vient ensuite une petite montée dans le gras avant un long et pénible cheminement le long du ruisseau de La Valette. Pénible car le sentier se perd au milieu des sentes détrempées et défoncées par les bovins amenés à l’alpage. Très peu de roulage possible au milieu des mottes de terres herbeuses arrachées et de la boue mêlée de bouses liquides qui constitue le terrain. François décide de faire demi-tour, ne s’estimant pas en mesure d’affronter la suite de la montée. Après cette traversée interminable, nous arrivons à la jonction du ruisseau de Tirequeue avec celui de La Valette. Nous traversons ce premier par une petite passerelle et prenons un peu de repos et de nourriture avant d’attaquer la montée vers la croupe nord de l’échine. Montée difficile en raison du terrain et de la pente. Les VTTAE arrivent à rouler un peu mais pour Mouloud et moi, c’est poussage/portage tout le long à ~200 m linéaires près. Arrivés vers les chalets de La Valette, nous faisons une halte pour nous remettre un peu de nos efforts et finir notre déjeuner entamé plus bas. Nous repartons, traversons le ruisseau de La Valette à vélo avec bain de pied rafraichissant en prime. Le sentier est à flanc d’une paroi assez raide et lisse, avec des parties quasiment droit dans la pente et un passage très déversant où le chemin n’est plus visible. Jean-Michel décide de faire demi-tour, étant très sensible au vertige et ne se sentant pas capable de passer outre. À 100 ou 150 m du sommet, c’est dur de renoncer, sachant le long retour qui l’attend. Nous arrivons avec peine sur l’extrémité de la crête des Sauvages, particulièrement Mouloud qui semble bien atteint (Dominique l’a aidé à monter son vélo sur la fin), sans compter qu’il n’a plus de frein arrière depuis un moment, un changement de plaquettes n’ayant pas amélioré la situation. C’est enfin la récompense avec une descente démarrant comme celle du plateau d’Emparis, un faux plat descendant dans une vaste prairie fleurie. À moment donné, nous perdons Mouloud qui fini par arriver. Il est tombé dans le franchissement du creux marqué d’un petit ruisseau. La descente devient technique avec beaucoup d’obstacles rocheux nécessitant de rester concentré. Nous attendons régulièrement Mouloud qui peine avec seulement son frein avant pour le ralentir. Puis, après un temps qui nous a semblé très long, nous débouchons brusquement sur une vaste ouverture sur notre droite où le torrent du Ferrand chute en une cascade bouillonnante avec sa voisine issue du ruisseau de La Pisserote. C’est absolument magnifique et impressionnant, tant l’eau accumulée sur les hauteurs se jette ici avec furie. Une rapide descente dans ce décor de rêve nous amène au pont Ferrand qui permet de traverser le torrent en version XXL et de remonter sur le flanc opposé avant de filer, après  3 ou 4 épingles en surplomb d’une passerelle que nous franchissons, sur Clavant (le haut puis le bas). Un petit bout de route avant de tirer brutalement à droite sur un sentier en balcon, assez exposé, avec des montées courtes mais raides, rejoignant Puy-le-Bas. Quelques mètres sur route et à nouveau un sentier du même type que le précédent, passant par la Croix de Trévoux et arrivant sur Les Cours, notre destination. Juste avant l’entrée du hameau, nous sommes rejoint par Éric et son copain (il est environ 19h50) qui sont partis le matin vers 9h … du col du Lautaret ! 2 jours en 1 seul, chapeau bas les artistes ! À noter que François est arrivé à bon port sans difficulté ; quant à Jean-Michel, il échoue au Freynet d’Oisans en panne de batterie et est remonté par Éric, le roi de la manip vélo-voiture 😉 (mais il n’est jamais fatigué ce garçon !).

J3 : Après un petit-déjeuner copieux et quelques préparatifs, nous démarrons en direction d’Auris et du Col de Maronne. Démarrage difficile, la fatigue des 2 jours précédents se faisant sentir. Au Col de Maronne, nous sommes à la jonction de pistes de ski et nous empruntons l’une d’elle avant de rapidement tirer à droite par un sentier de niveau puis descendant sur Le Rozay. Quand je dis nous, c’est juste Ghislain et moi, les autres ayant un peu oublié de regarder leur GPS, du moins ceux qui en ont un, ont filé sur la piste de ski jusqu’à Maronne. Heureusement, une petite route relie directement les deux hameaux. Un local met le stress aux moins aguerris des singles techniques en leur présentant la descente sur le ruisseau de Sarenne comme quasi impraticable à VTT. Bilan, une partie du groupe décide de passer par la route pour rejoindre Huez puis l’Alpe d’Huez. Dommage car ce sentier est tout à fait faisable, à pied le cas échéant. Comme dit François, c’est un sentier 90-10 : y’a ceux qui font 90% à VTT et 10% à pied et ceux qui font l’inverse, mais quoiqu’il en soit, ça passe (Ghislain peut en témoigner) ! Longue remontée des gorges de Sarenne  où les petits bouts raides se succèdent et m’entament. C’est la que le roi de la manip vélo-voiture nous rejoint, étant parti un peu plus tôt que nous pour déposer sa voiture à Bourg d’Oisans, remonter sur Les Cours et nous rattraper (Il y a eu Éric le Rouge, nous avons Éric le Survitaminé). François lâche l’affaire suite à un dysfonctionnement de son assistance électrique et part directement sur Allemond (pas de chance 😕). Le changement de direction en arrivant sur la route entre le Col de Sarenne et L’Alpe d’Huez fait du bien et nous arrivons à l’Alpe où nous déjeunons au Blueberry Bar. Nous apprenons que l’autre groupe ne monte pas jusqu’à l’Alpe d’Huez et propose que nous nous rejoignions à Villard Reculas. Nous repartons donc en direction du Col du Poutran mais nous prenons une piste à gauche permettant de rejoindre au nord de la Grande Sure le canal de Sarrasin que nous longeons sur un sentier très étroit et dégradé sur une bonne longueur. Ensuite piste enduro classée rouge pour descendre sur Villard Reculas où nous retrouvons l’autre groupe à l’entrée du sentier enduro finissant dans la vallée. Ils n’ont pas trouvé à manger à Huez et vont tenter leur chance ici puis redescendre par la route craignant un single trop engagé. Seul Éric et moi attaquons ce sentier qui, par l’option Rocher de Beauregard, s’est avéré joueur et pas engagé du tout (c’est l’option Fontaine de l’Ours qui l’est). Arrivés en bas, nous avons emprunté la piste puis petite route qui mène au pied de la montée de l’Alpe d’Huez et de là le parking où la voiture d’Éric nous attend.
Fin du périple, bien fatigués, contents que ça s’arrête, la tête pleine déjà de moments inoubliables, qu’ils soient d’émerveillement ou de douleur ! C’est le style d’aventure où le souvenir de la beauté des paysages l’emportera sur la rudesse du parcours, particulièrement du deuxième jour où la montée fut extrêmement pénible.