La Transmaurienne existe depuis … 1988 puisque nous avons participé à la 36ème édition de cet évènement majeur dans le monde du VTT (S’y déroulent les épreuves 9000 et 6000, en mètres de D+ sur la semaine, comptant pour le classement UCI ; le mode rando emprunte les mêmes parcours que les compétiteurs du 6000).

Les participants : Catherine, Philippe, François, Mouloud et moi avec, pour le lundi, Dominique, et pour le jeudi, Yvan.

J1 : Départ de bonne heure de Grenoble pour Mouloud et moi dans la voiture de François, afin d’arriver suffisamment tôt pour récupérer les dossards et déposer nos bagages au VVF rive gauche de Lanslevillard (Catherine et Philippe ont un contre-temps et ne nous rejoindrons que le soir). Jusqu’à la récupération des dossards, tout baigne, c’est après que ça dérape. Suite à des échanges CCC/VVF sans doute pas assez clairs, nous poireautons inutilement en rive gauche et après discussion, recherche et coups de fil, nous finissons par nous rendre au bon endroit en rive droite. Notre avance ayant fondu comme neige au soleil, c’est avec un peu de stress que nous redescendons sur Lanslebourg pour poser la voiture, décharger les vélos, et nous rendre au départ avec … 10 mn de retard : y’a plus personne 🙁. Viviane est là et nous indique que Dominique est parti avec les autres participants. Après une petite hésitation, nous prenons la route du col du Mont-Cenis à la poursuite du peloton. Route que nous quittons dans une épingle pour attaquer une piste qui devient rapidement très raide et reste soutenue tout au long de la montée (c’est là que l’on regrette de ne pas avoir pris l’option télécabine !). La pente finit par s’inverser et c’est par une descente sur piste que nous arrivons au col où se trouve le premier ravitaillement. Viviane m’indique que Dominique est déjà reparti et comme le vent est assez frais, histoire de ne pas trop me refroidir, je repars sans attendre mes 2 compères. Un bout de piste montante et j’arrive sur un single en balcon de toute beauté, surplombant les eaux turquoises du lac du Mont-Cenis. Longue traversée sur ce sentier très étroit coupant une pente assez raide, voire vertigineuse pour les plus sensibles. 2 ou 3 petits passages demandant un peu de technique et, vers le bout du lac, ça remonte (faut encore de l’énergie et y’en a plus beaucoup après la montée infernale du matin). C’est principalement une piste qui nous amène au-delà du bout du lac après être passés au pied de l’ancien fort de Ronce, un blockhaus et une ancienne batterie ruinée. Après une courte descente, ça remonte via un petit bout de route et une piste pour franchir le barrage (piste interdite aux véhicules motorisés sauf aux « ayant droit » comme d’hab). Au bout du barrage, le deuxième ravitaillement où, là non plus, je ne retrouve pas Dominique. Je décide d’attendre François et Mouloud. L’attente est un peu longue avec le vent froid qui souffle assez fort et les nuages gris qui s’amoncellent, mais ça ne tourne pas à l’orage et mes 2 compères finissent par arriver. Après s’être un peu restaurés (ravitos pas mauvais mais pas top non plus ; le fromage frais sur des Tucs ne fait pas recette), nous repartons par une piste montante en laissant l’ancien fort de Variselle sur notre droite. Ensuite, c’est une longue piste (puis petite route) longeant le lac sur l’autre rive, bordée de fleurs, de quoi rejoindre le col précédent en en prenant plein les mirettes. Descente courte et rapide sur la route pour prendre sur la gauche un single technique dans lequel nous n’avons pas été à la ramasse ! (le single emprunte une partie du chemin de la ramasse 😉), single qui arrive sur un croisement de pistes. Là, nous sommes mal orientés par la personne chargée de nous indiquer le chemin et nous finissons par la route (mais nous n’avons pas trop perdu car, aux dires des serre-files, finish sur piste sans beaucoup d’intérêt). Reste l’opération chargement des vélos et le retour au VVF rive droite où nous buvons un petit coup bien mérité. Puis, en fin de journée, Catherine et Philippe nous rejoignent comme convenu.

J2 : Après un bon petit déjeuner (y’en a pour tous les goûts, du sucré comme du salé et c’est open bar !), chargement des vélos, descente sur Lanslebourg, déchargement des vélos et, cette fois-ci, nous sommes à l’heure pour le briefing et le départ en masse. Ayant bien en tête la montée de la veille, nous optons pour les télécabines afin d’en garder sous le pied (ne devrait-on pas dire au-dessus puisqu’il s’agit de nos cuisses ? 🤔). La télécabine à 2, c’est royal ! Pas de fatigue et une belle vue en mode dézoom pendant l’ascension. Arrivés en haut, nous prenons une piste montante puis globalement à plat qui rejoint la fin de la piste de la veille par laquelle nous atteignons le col du Mont-Cenis. Ensuite, c’est la courte descente par la route pour reprendre sur quelques mètres le single de descente de la veille avant de bifurquer à gauche pour une piste à plat. Un ravitaillement est installé au niveau du Replat des Canons (un peu tôt pour nous mais sans doute attendu par ceux qui sont montés par la piste). Puisqu’il est là, nous en profitons avant de repartir et atteindre le single descendant sur Termignon. Un single de rêve, tout dans le flow en mode montagnes russes combinées à des zigs et des zags relevés. Pas de tout repos mais quel plaisir ! Arrivés à Termignon, nous longeons l’Arc avant de trouver un deuxième ravitaillement, de toute évidence placé là par commodité mais pas par besoin pour les randonneurs (ou les compétiteurs). Faut se forcer à manger un peu puis nous repartons en longeant cette fois-ci le Doron avant d’attaquer une longue montée (au bout de laquelle nous aurions aimé trouver le ravitaillement précédent) vers le bois du Suffet puis de prendre un single en balcon, avec quelques passages assez exposés, dans le bois de la Genevraz. Au bout, une piste avec, à droite, la descente directe sur Lanslebourg, à gauche, une longue montée dans le bois de Fontaniou. C’est côté gauche que nous poursuivons, à la sueur de nos fronts, jusqu’aux chalets de Le Cuchet. Suit une descente tout juste tracée au début, avec franchissement de 2 ruisseaux avant une partie du single transformée en ruisseau (seul passage vraiment humide des 4 jours). Puis ça s’enchaine dans du technique en coupant plusieurs fois une piste. Ensuite, ça part un peu plus à l’horizontale vers le bois du Coin avant de terminer par une large piste en bordure de champs couverts d’herbes rases. Trop d’enthousiasme de ma part et dans un virage, ma roue avant se dérobe et je me vautre dans l’herbe. À peine quelques égratignures au coude et au genou plus un petit bleu à la hanche. Bon, on va se calmer quand même ! Nous passons ensuite sous la route puis nous longeons l’Arc au-delà du point de départ avant de revenir sur ce dernier après franchissement d’un pont. Encore un petit effort pour monter les 2 ou 3 marches d’une passerelle et passer un très court raidillon avant de franchir le portique d’arrivée 50 m plus loin. François a gentiment accompagné notre Mouloud qui peine un peu dès que ça monte raide (mais il a de la volonté cet animal et il ne veut rien lâcher !). De ce fait, avec Catherine et Philippe, nous buvons une bonne bière au premier troquet avec terrasse trouvé en attendant l’arrivée de François et Mouloud. Une fois ceux-ci arrivés, ils nous rejoignent pour boire un coup avec nous, puis c’est le retour avec à nouveau le chargement et le déchargement des vélos (la méthode s’améliore à chaque fois !). Le soir, au resto du VVF, c’est repas exotique à penchant végétarien, ce qui me comble mais les autres ont aussi apprécié 😋.

J3 : Jour de repos. Avec Mouloud, nous passons une journée cool avec ballade jusqu’au village puis un morceau du chemin du Petit Bonheur passant par la chapelle St Etienne avant de revenir par une piste en forêt balisée VTT et nous offrant le spectacle de 3 belles cascades sur plan incliné. De retour au village, c’est resto, puis retour tranquille jusqu’au VVF.
Pendant ce temps, François s’est proposé d’accompagner Catherine et Philippe pour faire la rando du lundi, en prenant les télécabines pour éviter la montée infernale, et ils en sont revenus avec le sourire jusqu’aux oreilles 😃.

J4 : Départ un peu plus tôt que les 2 premiers jours vu que la rando de ce jeudi (comme celle de vendredi) part d’Aussois. Nous nous garons sans problème en entrée de village au bord de la route principale puis nous regagnons le départ un peu plus haut au pied du télésiège du Grand Jeu où Yvan nous rejoint. Briefing puis départ en masse. Nous partons sur la route que nous quittons au bout de 500 m pour aborder … un bouchon. N'étant pas en tête du peloton mais, au mieux, dans le milieu, nous avons devant nous des personnes manquant de technique en descente, notamment 2 gamines de 11 ans, qui se débrouillent fort bien vu leur jeune âge, mais pas assez pour ce canyon  assez technique sans l’être trop. Bon, pas grave, suffit d’attendre un peu et de laisser partir devant  avant de se lancer. Cela se répète plusieurs fois mais ça reste cool et nous finissons par dépasser les plus hésitants. Nous traversons la route puis continuons en descente, le tout sur un single qui offre de belles vues sur les forts qui barrent la vallée. Dans un passage en épingles serrées et terrain fuyant, Philippe chute sur sa droite et a la mauvaise surprise de voir que sa patte de dérailleur est cassée (ceci étant, elle a parfaitement joué son rôle de fusible). Heureusement, il en a une de rechange dans son sac. N’étant pas des pros, cela nous prend un certain temps, mais chacun apportant sa compétence au remontage, tout rentre dans l’ordre et nous pouvons repartir (Yvan étant devant, il a filé sur la Redoute). Encore des épingles serrés que Mouloud aborde devant moi avec difficulté, fesses sur le pneu arrière et les 2 pieds au sol ; je le sens fatigué, en-dessous de ses capacités habituelles. Quelques mètres plus loin, dans un passage rocheux mais pas extrême, il chute. Bilan, douleur aux cotes et au pied (il s’avèrera qu’il s’est fait une entorse à la cheville). Nous repartons à 3 ne sachant pas s’il pourra repartir, François restant avec lui pour l’accompagner selon le cas : reprise du parcours ou abandon. Plus bas, nous empruntons la passerelle du Diable au dessus de l’Arc suivi d’une magnifique petite montée en épingles sur un tapis d’aiguilles de pin qui nous amène la Redoute Marie-Thérèse que l’organisation a eu la bonne idée de nous faire traverser. C’est là que nous retrouvons Yvan. Un escalier bien raide se présente, je tente, serre les fesses, me demande pourquoi je me suis embarqué là-dedans alors que je suis dans l’impossibilité de m’arrêter 😰, mais ça passe 😮‍💨. Suit un tunnel bien frais puis quelques salles avant de retrouver la lumière du jour et la sortie. Nous traversons la départementale et filons sur la piste du GR5E (Tour de la Haute Maurienne). Plus loin, à la Croix de Mollard Chez Nous (y’a de ces noms parfois …), Yvan fonce tout droit et rate, à gauche, la petite montée technique (en fait, single en terrain mou et très raide, donc montée à pied) suivi d’une belle descente qui compense largement la montée et nous amène jusqu’au ravitaillement de Bramans. Yvan voulant tenter le passage avant la barrière horaire située après le Chatel ne nous a pas attendus (faut dire que nous avons perdu un peu de temps avec le changement de patte de dérailleur et la chute de Mouloud). Petite restauration pour nourrir les organismes, bien boire, et c’est reparti ! Le temps de traverser le ruisseau d’Ambin et nous attaquons la longue montée d’un peu plus de 500 m de D+ sous les crêtes du Général Sarret. Longue mais régulière et pas trop raide, ça passe sans être au bout de sa vie. Nous la quittons pour partir sur une série de petites descentes, chacune immédiatement suivi d’une petite montée raide, puis c’est un beau single technique qui nous ramène sur la rive gauche de l’Arc. Barrière horaire oblige, nous descendons la route en rive droite de l’Arc, route que nous quittons à hauteur des Hauts du Vernay pour une piste montante qui nous permet de rejoindre la trace du parcours au niveau d’un sentier de découverte. Ça monte jusqu’à une série d’épingles en descente qui nous ramène au bord de l’Arc jusqu’au pont des Juniers. De là, c’est parti pour environ 330 m de montée jusqu’à l’arrivée. Histoire de nous achever, le final intègre 2 portions bien raides de part et d’autre de la route d’Aussois (D83), avant de finir par une passerelle en caillebotis juste avant le portique de la délivrance 😎. De leur côté, François et Mouloud, après Bramans, ont continué le long de l’Arc jusqu’à la barrière horaire où ils ont pris la route côté nord pour aller jusqu’au ravitaillement suivant. Ensuite Mouloud est resté à Sardière où il a pris un long bain de pieds dans la fontaine d’eau fraiche du village en attendant que nous le récupérions au retour, François continuant vers Aussois où nous le retrouvons à l’arrivée. Quant à Yvan, nous l’avons retrouvé juste avant la portion de montée raide avant d’atteindre la D83. Nous mangeons un peu (les efforts, ça creuse !) puis nous nous donnons rendez-vous à Termignon où nous dégustons une bière (ou autre boisson) bien fraiche, vautrés dans des chaises longues, rafraichis par la douce brise d’après-midi … quel bonheur !

J5 : Dernier jour de notre Transmaurienne mais changement d’horaire : ce n’est plus 10h00 mais 12h15 ! Cela est peut-être dû à l’ouverture des inscritiptions pour le festival du week-end. Sinon, comme les jours précédents, petit-déjeuner, chargement des vélos (avec François et Mouloud, nous avons bien peaufiné l’installation des 3 vélos et ça prend peu de temps maintenant !), et roule ma poule en direction d’Aussois. Il est prévu que Mouloud nous attendent à la voiture, aussi nous choisissons un coin ombragé, une fois dans la cour d’un hôtel en restauration mais nous nous faisons virer au bout d’une demi-heure, François essaie juste en-dessous entre un abri bus et un commerce de bouche et il se fait virer illico presto, et une dernière fois dans le champ voisin et là, c’est tout bon. En montant au départ nous sommes rejoints par Catherine et Philippe partis plus tôt pour se trouver une place dans un camping. Nous arrivons assez tôt pour assister au départ des élites. Ben ça déménage ! Ça part en sprint sur les premières lignes pour arriver aux avants postes en abordant le premier single en descente ; derrière ça part fort aussi mais dans une moindre mesure. À côté, notre départ est bien plus tranquille bien que nous ne trainions pas histoire de minimiser l’encombrement dû aux hésitants en abordant les parties techniques. Nous prenons la même route (qui mène au lac du Plan d’Amont) qu’hier mais la poursuivons sur 3 km avant de prendre une piste en partie goudronnée jusqu’au lieu dit Le Drozet et attaquer une jolie descente qui nous ramène sur Aussois. Comme notre timing est serré (nous ne voulons pas rentrer tard et le départ n’a été donné qu’à 12h15), nous remontons jusqu’au départ pour prendre le télésiège du Grand Jeu, seul moyen de limiter le dénivelé de la journée mais du coup ça coupe beaucoup et nous ne ferons qu’environ 700 m de D+ et 21 km. Au sommet du télésiège, une montée ardue nous attend sous forme d’un single raide coincé entre 2 clôtures à bestiaux. Pas cool d’autant plus que des piétons voudraient bien descendre par ce chemin. Ces derniers restent tolérants, tout du moins en apparence. Au débouché sur la piste au dessus, je tombe sur une piétonne qui exprime vertement son mécontentement. Faut dire que se promener sur le parcours de la Transmaurienne avec le passage des vététistes, de surcroit avec les élites à fond, ça ne doit pas être le top. Bon, tant pis, nous allons jusqu’au ravitaillement puis nous reprenons la piste qui monte doucement au-dessus des lacs (Plan d’Amont et Plan d’Aval) jusqu’à trouver en contrebas un single descendant en sens inverse de la piste. Là encore un très joli sentier technique dans lequel nous sommes régulièrement talonnés par les élites qui descendent plus vite que nous. Alors, dès que possible, nous nous écartons pour les laisser passer mais la répétition de l’exercice est assez stressant car nous ne voulons surtout pas les retarder. Certains sont compréhensifs, d’autres moins, et c’est Philippe qui a droit à l’insulte d’un italien alors que dans sa précipitation pour s’écarter il a chuté pour lui céder le passage. Le sentier passe à flanc sous le télésiège précédemment pris avant de bifurquer à gauche sur une piste très raide mais courte que je termine en poussant. Puis c’est un single herbeux type montagnes russes où il faut bien récupérer dans les courtes descentes avant d’attaquer les raides montées. Ceci nous amène dans le single technique qui descend le long du ruisseau de St Pierre que nous descendons un coup à droite, un coup à gauche par le biais de petites passerelles en bois. Ruisseau que nous quittons avant l’entrée dans les gorges de l’Enclos pour y retourner au même niveau que nous l’avons abordé la veille (la descente dite du canyon). Cependant nous le laissons assez rapidement pour retourner directement vers l’arrivée via un bout de sentier et la passerelle en caillebotis empruntés le jeudi. Distribution d’un petit goodie pour les arrivants de cette ultime journée ; nous nous restaurons puis nous nous quittons, François, Mouloud et moi pour le retour sur Grenoble, Catherine et Philippe pour profiter de la soirée festive avant de rejoindre leur camping.


Cette Transmaurienne restera sans aucun doute un beau souvenir parmi nos pérégrinations à VTT 😎.